Benoit Pelletier, portrait d'un "ultra-slasher" : entre DA, édition et photo
Ou comment construire un écosystème autour d'un magazine photo
Chers professionnels de la photographie, vous lisez actuellement ma deuxième newsletter comprenant le résumé du dernier épisode, accompagné de mes commentaires, ainsi que quelques recommandations en lien avec la photographie.
1 - Le dernier épisode du podcast : Les Voix de la Photo #102 - Benoit Pelletier (Process).
C’est sous le ciel bien gris et nuageux de cette matinée d’avril que nous avons retrouvé l’éditeur Benoit Pelletier devant le Quai de la Photo. D’ailleurs, la péniche tanguait un peu en raison de la crue de la Seine. Depuis mon retour du Japon, il y a maintenant six mois, je réalise régulièrement mes entretiens dans le studio de ce nouveau lieu dédié à la photo, qui se trouve à côté de la BnF, dans le 13e arrondissement de Paris. Mon invité du jour est arrivé directement de la gare de l’Est, car il habite à Reims. Son planning était bien rempli ce jour-là car il avait prévu de se rendre au salon unRepresented organisé par Emilia Genuardi (épisode #21) dans l’après-midi.
Avec l’éditeur Benoit Pelletier, je souhaitais que l’on aborde le sujet de l’écosystème qu’il a construit autour de son magazine Process. Dans cet entretien, il nous a donc parlé de l'évolution naturelle qui l'a mené à diversifier ses activités de directeur artistique pour réaliser également des projets en tant qu'éditeur et en tant que photographe. Benoit est revenu sur ses débuts dans le secteur de la musique classique auprès d’artistes, puis de salles de spectacles, jusqu’à ses projets éditoriaux avec des institutions culturelles comme le Musée national de la Marine à Chaillot. Nous avons abordé la genèse de son magazine qui a débuté en tant que hobby et a trouvé sa place petit à petit, au fil des numéros, dans l’écosystème de la photographie.
Benoit Pelletier considère ses différentes activités comme différentes façons de traiter le même sujet, que ce soit sous la forme d’un ouvrage, d’un article, d’une direction artistique ou d’une photographie. Selon lui, ses projets sont tous liés et se nourrissent entre eux.
Il a employé le terme “slasher”, c’est-à-dire le fait de cumuler plusieurs activités professionnelles. En effet, il se revendique au minimum comme éditeur/photographe/directeur artistique, des disciplines pouvant être tout à fait indépendantes, mais qu’il associe dans sa pratique. C’est d’ailleurs pour cela qu’il parle de “slash” : il relie aussi grammaticalement ces fonctions avec des “/” pour ne former qu’un seul et même mot, donc finalement un seul et même métier.
En ce moment, je suis très intéressée par les écosystèmes construits autour d’un média.
Ma grande question est : Comment construire un système vertueux, constitué d’un média et d’autres activités rémunératrices, sans devenir schizophrène et se perdre en chemin, afin de réussir ce bel équilibre dont parle Benoit Pelletier dans notre entretien ?
À l’ère des réseaux sociaux, nous sommes tous devenus des sortes de médias et chacune ou chacun d’entre nous peut diffuser des idées directement à son entourage et développer sa communauté en rassemblant des personnes qui y sont sensibles. Pour certaines personnes, l’enjeu commercial est d’avoir une audience la plus grande possible afin de vendre des espaces publicitaires. Tandis que pour d’autres, le média est un moyen de se faire connaître auprès d’une communauté, dont celle-ci constitue potentiellement la première clientèle d’autres produits ou activités rémunératrices.
Dans le cas de Benoit Pelletier, ou de Benoît Baume, co-fondateur et directeur de Fisheye (épisode #13), mais aussi d’Ericka Weidmann, fondatrice et directrice de 9 lives magazine (épisode #70) et bien d’autres encore, le média est au centre de leur business model. En pleine réflexion sur l’écosystème autour de mon propre podcast, ces discussions m’inspirent énormément. En effet, en tant que chargée de projets éditoriaux, j’ai eu l’opportunité de réaliser la coordination de beaux ouvrages édités par Gallimard et Fisheye, et je souhaite continuer en ce sens.
Je serais ravie d’en discuter ; si vous vous posez les mêmes questions sur vos activités, si vous avez des conseils ou des recommandations, ou même si vous souhaitez juste échanger avec moi car le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à me contacter en répondant à cet email.
🎁 CADEAU BONUS : Benoit Pelletier nous offre trois exemplaires de son dernier ouvrage publié “Ce qui ne meurt jamais” de Carline Bourdelas. Profitez-en ! Un grand merci à lui !
Ce livre fut réalisé dans le cadre du festival Planches Contact 2023, en partenariat avec la fondation photo4food. J’avais eu la chance de rencontrer le co-fondateur de cette dernière, Olivier Goy, dans l’épisode 9 de mon podcast.
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Attention : le livre sera à venir chercher dans le rayon librairie photo chez Initial Labo à Boulogne-Billancourt. Aussi, ne tardez pas à participer car j’appliquerai la règle suivante : premiers arrivés, premiers servis.
2 - Ce que j’ai écouté, lu et vu : deux films cette semaine ! 👀
🎞️ FILM : Anselm (Le Bruit du temps) de Wim Wenders sur Anselm Kiefer est une merveille. Le documentaire éclaire l’œuvre de ce grand artiste contemporain et révèle son parcours de vie, ses inspirations, son processus créatif, et sa fascination pour le mythe et l’histoire. Il est accessible en location sur Canal+.
🎞️ FILM : Invincible été de Stéphanie Pillonca sur Olivier Goy, le co-fondateur de photo4food (#épisode 9), cité plus haut. Je l’ai vu sur Canal+ avant-hier et je vous le conseille. J’avais rencontré Olivier Goy en plein confinement en mai 2020 et ce film raconte la découverte de sa maladie de Charcot et son combat depuis.
Je suis à Londres cette semaine à l’occasion de Photo London, j’en profite pour rencontrer des professionnels du milieu de la photographie. Avez-vous des recommandations à me faire ?
Si vous avez des questions, des suggestions ou simplement des envies d’échanger avec moi je vous invite à me contacter en cliquant sur le bouton ci-dessous.
À très vite !
Marine
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